Le Pr BOUKLI tire la sonnette d’alarme : « L’ingestion de produits caustiques est un véritable problème de santé publique »
setif.info : http://www.setif.info/article3397.html
a deuxième édition des Journées médicales de l’enfant, organisée par le service de chirurgie infantile du CHU de Sétif en collaboration avec la société algérienne de chirurgie pédiatrique, l’université Farhat Abbes, le CHU de Sétif et les Journées médicales de Sétif, a connu un franc succès sur tous les plans. Nous y avons rencontré le Pr Hacene BOUKLI, un des pionniers de la chirurgie infantile en Algérie qui, avec une gentillesse sans retenue, nous fait part de sa vision novatrice et quelque peu personnelle, au sujet du thème principal de cette rencontre scientifique.
Peut-on savoir qu’elle a été la contribution du Pr BOUKLI pour cette journée scientifique à Sétif ?
Tout d’abord je tiens à remercier les organisateurs de cette rencontre et particulièrement le Professeur Soualili que j’ai eu l’occasion de connaître à travers ses dynamiques actions menées depuis une dizaine d’années. Je tiens à préciser que ma collaboration avec l’équipe de Sétif ne date pas d’aujourd’hui et à chaque fois qu’on me sollicite, je réponds immédiatement par l’affirmatif. Pour ce qui est du premier workshop organisé à Sétif, on a opéré un enfant qui est né avec une malformation de l’œsophage. A sa naissance, il a été procédé à la mise en place d’une gastrostomie. Cette intervention a pour but de mettre en place une sonde qui permettra d’introduire l’alimentation directement dans l’estomac. Elle est effectuée très rapidement pour pouvoir alimenter le bébé, le plus rapidement possible, sinon il serait mort. Et voila après deux années, j’ai le plaisir de lui faire une oesophagoplastie ou le remplacement de l’œsophage par un tube gastrique. La collaboration de toute l’équipe a été d’un apport considérable pour faire de cet acte un succès total. Quand à la technique du workshop, d’habitude ce sont toujours des médecins étrangers qui chapeautent ce genre de procédé, mais mon point de vue dessus reste antonyme. Inviter les étrangers pour traiter des pathologies qui demeurent inaccoutumées chez eux reste paradoxale. Je pense que nous disposons des compétences dans ce domaine et dont le savoir faire et la maîtrise de l’outil de travail high-tech, sont irréprochables. En témoigne cette initiative venue de la part de l’équipe de Sétif, qui est d’ailleurs à féliciter.
Le nom du Pr Boukli est souvent lié à son « combat » contre les Ingestions des produits caustiques…
Les Ingestions des produits caustiques constituent un véritable problème de santé publique. Je pense qu’il n’y a pas une véritable prise de conscience de l’ampleur de ce phénomène et de ses conséquences. Du fait que chez nous, les produits comme Les acides (Détartrants pour cuvettes, Esprit de sel, Acide de batterie, Antirouille), les produits basiques (Déboucheurs, Décapants pour four, Olivette) et enfin les oxydants (eau de javel, permanganate de potassium, eau oxygéné), ces produits sont conditionnés anarchiquement dans des bouteilles qui n’ont pas de fermeture adéquate, ni un bon étiquetage. Ils sont souvent mis dans des flacons en plastique, anonymes, et à côté des produits alimentaires. Et singulièrement, l’enfant quand il commence à marcher il touche et même amène à la bouche tout ce qu’il trouve sur son chemin. C’est ainsi que l’ingestion d’un produit caustique provoque des brûlures graves de la partie haute du tube digestif, surtout de l’œsophage. C’est un produit qui brûle le tube digestif.
Ne pensez-vous pas que sensibiliser sur ce genre de « phénomène » est l’affaire de tout le monde ?
Tout à fait, la société civile, les associations, les élus locaux doivent s’y mettre. Il faut sensibiliser tout le monde. Au niveau des écoles, des ménages, des mosquées.
Il ne faut pas transvaser ces produits dangereux. Il ne faut pas les laisser dans des bouteilles qu’on utilise dans notre alimentation quotidienne. Il ne faut pas mettre ces produits dans des endroits accessibles aux enfants ni à côté de produits alimentaires.
J’appelle aussi les pouvoirs publics à mettre fin à la vente libre de ces produits. Il faut que les fabricants mettent l’étiquetage et le bouchonnage qui doivent être adéquats. Les indications sont très importantes. Il faut aussi diffuser des spots publicitaires à la télévision et à la radio… La prévention est capitale. Il vaut mieux prévenir que guérir.
setif.info : http://www.setif.info/article3397.html
21 mai 2009 | Khalil Hedna |
L |
a deuxième édition des Journées médicales de l’enfant, organisée par le service de chirurgie infantile du CHU de Sétif en collaboration avec la société algérienne de chirurgie pédiatrique, l’université Farhat Abbes, le CHU de Sétif et les Journées médicales de Sétif, a connu un franc succès sur tous les plans. Nous y avons rencontré le Pr Hacene BOUKLI, un des pionniers de la chirurgie infantile en Algérie qui, avec une gentillesse sans retenue, nous fait part de sa vision novatrice et quelque peu personnelle, au sujet du thème principal de cette rencontre scientifique.
Peut-on savoir qu’elle a été la contribution du Pr BOUKLI pour cette journée scientifique à Sétif ?
Tout d’abord je tiens à remercier les organisateurs de cette rencontre et particulièrement le Professeur Soualili que j’ai eu l’occasion de connaître à travers ses dynamiques actions menées depuis une dizaine d’années. Je tiens à préciser que ma collaboration avec l’équipe de Sétif ne date pas d’aujourd’hui et à chaque fois qu’on me sollicite, je réponds immédiatement par l’affirmatif. Pour ce qui est du premier workshop organisé à Sétif, on a opéré un enfant qui est né avec une malformation de l’œsophage. A sa naissance, il a été procédé à la mise en place d’une gastrostomie. Cette intervention a pour but de mettre en place une sonde qui permettra d’introduire l’alimentation directement dans l’estomac. Elle est effectuée très rapidement pour pouvoir alimenter le bébé, le plus rapidement possible, sinon il serait mort. Et voila après deux années, j’ai le plaisir de lui faire une oesophagoplastie ou le remplacement de l’œsophage par un tube gastrique. La collaboration de toute l’équipe a été d’un apport considérable pour faire de cet acte un succès total. Quand à la technique du workshop, d’habitude ce sont toujours des médecins étrangers qui chapeautent ce genre de procédé, mais mon point de vue dessus reste antonyme. Inviter les étrangers pour traiter des pathologies qui demeurent inaccoutumées chez eux reste paradoxale. Je pense que nous disposons des compétences dans ce domaine et dont le savoir faire et la maîtrise de l’outil de travail high-tech, sont irréprochables. En témoigne cette initiative venue de la part de l’équipe de Sétif, qui est d’ailleurs à féliciter.
Le nom du Pr Boukli est souvent lié à son « combat » contre les Ingestions des produits caustiques…
Les Ingestions des produits caustiques constituent un véritable problème de santé publique. Je pense qu’il n’y a pas une véritable prise de conscience de l’ampleur de ce phénomène et de ses conséquences. Du fait que chez nous, les produits comme Les acides (Détartrants pour cuvettes, Esprit de sel, Acide de batterie, Antirouille), les produits basiques (Déboucheurs, Décapants pour four, Olivette) et enfin les oxydants (eau de javel, permanganate de potassium, eau oxygéné), ces produits sont conditionnés anarchiquement dans des bouteilles qui n’ont pas de fermeture adéquate, ni un bon étiquetage. Ils sont souvent mis dans des flacons en plastique, anonymes, et à côté des produits alimentaires. Et singulièrement, l’enfant quand il commence à marcher il touche et même amène à la bouche tout ce qu’il trouve sur son chemin. C’est ainsi que l’ingestion d’un produit caustique provoque des brûlures graves de la partie haute du tube digestif, surtout de l’œsophage. C’est un produit qui brûle le tube digestif.
Ne pensez-vous pas que sensibiliser sur ce genre de « phénomène » est l’affaire de tout le monde ?
Tout à fait, la société civile, les associations, les élus locaux doivent s’y mettre. Il faut sensibiliser tout le monde. Au niveau des écoles, des ménages, des mosquées.
Il ne faut pas transvaser ces produits dangereux. Il ne faut pas les laisser dans des bouteilles qu’on utilise dans notre alimentation quotidienne. Il ne faut pas mettre ces produits dans des endroits accessibles aux enfants ni à côté de produits alimentaires.
J’appelle aussi les pouvoirs publics à mettre fin à la vente libre de ces produits. Il faut que les fabricants mettent l’étiquetage et le bouchonnage qui doivent être adéquats. Les indications sont très importantes. Il faut aussi diffuser des spots publicitaires à la télévision et à la radio… La prévention est capitale. Il vaut mieux prévenir que guérir.
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